
Crépuscule, dit aussi La partie de croquet, Pierre Bonnard, 1892
Pierre Bonnard (1867 – Paris, 1947),
Crépuscule, dit aussi La partie de croquet,
1892.
Collection des héritiers de Pierre Bonnard
Jusqu’en 1985 : dans la collection Daniel Wildenstein
1985 : Don de Daniel Wildenstein par l’intermédiaire de la Société des Amis du Musée d’Orsay, pour l’enrichissement des collections du musée d’Orsay.
Huile sur toile; Dimensions de chaque panneau : Hauteur 2,77 ; Largeur 1,03 m .
Crédit photo : © ADAGP, Paris © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / DR
Le contraste entre l’effet de frise du premier plan et la scène mouvementée du fond n’est pas la seule audace du tableau. Les vêtements aux imprimés quadrillés des joueurs de croquet semblent sans épaisseur, juxtaposés comme par un effet de collage aux feuillages. Le sujet de ce tableau est impressionniste : les plaisir d’un bel été à la campagne. Cependant, Bonnard « le nabi très japonard », comme le nommaient ses amis, traite la scène en aplats et ornements, inspiré sans doute par les estampes japonaises dont il était très amateur. L’ensemble est prétexte à la déclinaison d’un camaïeux de verts dans la trame desquels s’insèrent les silhouettes blanches.
« Nous essayions d’aller plus loin que les impressionnistes, et leurs impressions naturalistes de couleurs » dira-t-il de ses jeunes années. « L’art n’est tout de même pas la Nature ! ».
Extrait de la notice de l’oeuvre.
Les Regardeurs de France Culture
Emission du samedi 16 mai 2015 – 16h.
Avec : Guy Cogeval, Historien de l’art et conservateur général du patrimoine, depuis 2008 Président de l’Établissement public du Musée d’Orsay et du Musée de l’Orangerie.
Ce samedi 16 mai à 14h, l’émission de France Culture, « Les Regardeurs » de Jean de Loisy et Sandra Adam-Couralet s’est intéressée au tableau de Pierre Bonnard, le « Crépuscule » ou « La Partie de croquet » et nous présente comment l’impression d’une recherche passionnée de l’unité parfaite entre l’homme et la nature se communique dès les toutes premières compositions telles La Partie de croquet. Le tableau montre des femmes se déhanchant dans un « espace pictural flottant » à la mode japonaise, cernées par une lumière de crépuscule, réactivant ainsi des thèmes se rapprochant de ses ainés Gauguin ou Redon et surtout de la peinture de Ranson, un de ses amis les plus proches dans le groupe des Nabis. Dès les années 1890-1900, Bonnard pose ainsi les grands principes de son style : primat du décoratif, souplesse de la ligne, expressivité de la couleur. Même si ses recherches lui valurent souvent le mépris de certains critiques et d’artistes comme Picasso, Bonnard semble poursuivre librement, et à l’écart des tempêtes de l’art moderne, ses recherches plastiques. Il développa une vision personnelle légère et idéalisée, souvent hors des systèmes. L’émission est à réécouter ici.
Les Regardeurs sur France Culture – émission du 16 mai 2015 16h.