Paul Sérusier (1864-1927), Le Talisman, ‘Aven au Bois d’Amour, Octobre 1888. Huile sur bois H. 27 ; L. 21 cm. Paris, musée d’Orsay. Acquis avec le concours de M. Philipe Meyer, par l’intermédiaire de la Fondation Lutèce, 1985© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

MUSÉE D’ORSAY

du 29 janvier au 28 avril 2019

 

La petite étude de plein-air réalisée par Sérusier à Pont-Aven en 1888, « sous la direction de Gauguin » comme l’indique l’inscription manuscrite au revers du panneau, a d’emblée été élevée au rang d’icône. Dès que l’artiste, de retour à l’Académie Jullian, présente aux Nabis ce paysage « synthétique » aux couleurs pures et aux formes simplifiées, ceux-ci le baptisent Le Talisman et l’accrochent au mur de leur lieu de réunion, Le Temple, où il est conservé comme une « relique ».

A la mort de Sérusier, en 1927, Le Talisman rejoint la collection de Maurice Denis, qui avait contribué à en faire une oeuvre fondatrice en livrant le récit de sa création à la revue Occident en 1903 : « Comment voyez-vous cet arbre, avait dit Gauguin devant un coin du Bois d’Amour : il est vert. Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre, plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible ». Ainsi nous fut présenté pour la première fois, sous une forme paradoxale inoubliable, le fertile concept de la « surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».

L’étude de Sérusier a ainsi été placée au centre d’une sorte de mythe d’origine qui en fixe l’interprétation : une « leçon de peinture » délivrée par Paul Gauguin inspirant au jeune peintre le manifeste d’un art qui remplace une approche mimétique par la recherche d’un « équivalent coloré ». C’est à l’aune de cette présentation que la postérité verra dans ce tableau l’annonce d’une nouvelle conception de la peinture : pure, autonome et abstraite.

 

Commissariat

 

Estelle Guille des Buttes-Fresneau, directrice du musée de Pont-Aven
Claire Bernardi, conservatrice au musée d’Orsay

Exposition également présentée au Musée de Pont-Aven, du 30 juin 2018 au 6 janvier 2019

 

Pour plus d’information rdv sur le site du musée d’orsay.

 

Ces visites sont prévues en compagnie de Claire Bernardi, conservatrice au musée d’Orsay, commissaire de l’exposition . Sybille Bellamy Brown, conférencière, chargée de cours à l’école du Louvre