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Jules Eugène Humbert.      

Manufacture de Sèvres. Rejoux, doreur.

Vase forme Rimini,  1868.

 
Porcelaine, H. 113 cm
Historique : jusqu’ici,
2016, acquisition de la Société des Amis des musées d’Orsay et de l’Orangerie (SAMO),
2016, accepté par l’Etat à titre de don de la SAMO pour l’Etablissement public du musée d’Orsay.
Crédit photo : © photo musée d’Orsay / rmn – Patrice Schmidt

 

Elève de Picot et de Charles Gleyre, Jules Eugène Humbert expose régulièrement des dessins au Salon de 1851 à 1866. Il nous laisse quelques tableaux répertoriés : Le secret surpris, 1850 ; Jeunes femmes au bord de la mer ou L’été, réalisé vers 1857 et conservé au musée d’Orsay. Le corpus des œuvres recensées comprend en outre, Tisbé la comédienne chez Catarina Brogadini, 1857 ; L’Oracle ; Combat d’amours, frise dessin de 1857 ; Sacountala devant le roi Douchmanta, frise décorative de 1859 – d’après la légende indienne reprise en ballet par Lucien Petipa en 1858 – et en 1861, La cigale ayant chanté tout l’été, frise décorative exposée avec Il ne faut pas jouer avec le feu et Le Printemps.

Eugène Humbert, Jeunes femmes au bord de la mer ou L'été, vers 1857. Huile sur toile. H. 0.8 ; L. 1.505 musée d'Orsay, Paris, France ©photo musée d'Orsay / rmn
Eugène Humbert, Jeunes femmes au bord de la mer ou L’été, vers 1857. Huile sur toile. H. 0.8 ; L. 1.505. Musée d’Orsay, Paris, France. ©photo musée d’Orsay / rmn.

 

La Manufacture de Sèvres conserve l’huile sur toile correspondant à la figure de Diane représentée sur la panse du vase et quelques dessins de cet artiste qui eut une carrière de peintre dans la Manufacture sous le Second Empire. Ce vase composé à la gloire de Diane chasseresse est d’une richesse chromatique caractéristique du milieu du Second Empire dans les associations de violets verts et roses. L’art de la couleur est alors porté à des sommets suite aux progrès de le chimie, aussi ces audaces chromatiques aux références orientales caractérisent la production des vases monumentaux de Sèvres. Pendant le Second Empire, ces derniers se font l’écho des courants picturaux et artistiques qu’il s’agisse de l’académisme ou de courants plus novateurs. Diane est représentée, sortant des roseaux, et occupée à chasser, escortée de ses amours. Le revers du vase, sur fond plus clair, représente deux amours, de part et d’autre d’un piédestal surmonté du buste de la Déesse. Le même type de répertoire ornemental renvoie aux formules décoratives du vase monumental présenté en 1867 lors de l’exposition universelle et actuellement présenté dans le cadre de l’exposition Spectaculaire Second Empire. Il est conservé par le Musée de Sèvres et de la céramique et renvoie, par son décor, au tableau La vénus de Cabanel du salon de 1853.

Comme souvent dans ces grands vases, la production de la manufacture admettait des imperfections ; ce vase sera indiqué être défectueux en raison de fêles de cuisson au niveau des anses. Cette pièce a toutefois été décorée et marquée, et son prix de 8500 francs, consigné dans les registres de la manufacture, reste suffisamment important.

Le Musée d’Orsay expose deux vases décorés, sur la même forme Rimini, de rinceaux de fleurs de la passion qui représentent de riches anses de bronze doré à tête de renard. Cet exemplaire, ennobli d’anses en mufles de lions et serpents, le rattache davantage au répertoire des grands vases couverts d’ornements et des vases d’architecture qui ponctuent les salons et galerie des palais.

 

Notice de Yves Badetz, conservateur des arts décoratifs et conservateur général chargé des acquisitions.